GEO ? Mais qu’est-ce que c’est encore que ce nouvel acronyme tout droit sorti du jargon marketing digital ? Ces dernières années, on vit (presque littéralement) au quotidien avec nos chers LLM, ces grands modèles de langage comme ChatGPT, Perplexity, Gemini… bref, les “IA”, quoi.
Mais alors, qu’en est-il de notre bon vieux SEO ? Doit-on l’oublier, l’abandonner comme un vieux jouet cassé, l’enfermer dans un placard sous l’escalier, façon Harry Potter ?
Eh bien, pas du tout ! Dans cet article, je vais vous expliquer ce qu’est le GEO, comment il s’articule avec le référencement naturel traditionnel, et surtout comment booster votre visibilité en combinant intelligemment ces nouvelles méthodes de recherche. Zoom sur le GEO !
Qu’est-ce que le GEO ?
Définition du GEO (Generative Engine Optimization)
On pourrait résumer le GEO comme une “nouvelle” forme de référencement. C’est un ensemble de bonnes pratiques qui permettent à un site d’être visible sur les moteurs de recherche basés sur l’IA, comme ChatGPT.
Ces nouveaux moteurs permettent de soumettre une requête (appelée prompt) : une question, une action, une demande spécifique… et, en retour, l’IA génère une réponse adaptée. Elle peut fournir une explication détaillée, citer des sources, résumer un sujet, générer des tableaux, des images, des vidéos, et bien plus encore.
Ce qui intéresse désormais les entreprises, c’est de figurer parmi ces fameuses sources citées par les moteurs de recherche IA. Une sorte de nouveau Graal : être présent là où les utilisateurs posent de plus en plus leurs questions.
Le GEO, c’est donc ce terme tout neuf qui regroupe les stratégies visant à s’assurer que votre contenu soit pris en compte par ces assistants conversationnels d’IA, et donc plus visible dans ce nouveau paysage de la recherche.
C’est déjà un peu plus clair pour vous ? Passons à la suite !
Le référencement naturel SEO (Search Engine Optimization)
Si vous lisez cet article, c’est que vous connaissez surement déjà un peu le SEO (search engine optimization). En version plus terre-à-terre, le SEO, ce sont toutes les bonnes pratiques qui permettent à votre site d’apparaître gratuitement dans les premiers résultats des moteurs de recherche, comme Google.
Le concept n’est pas tout jeune : il est né dans les années 90, en même temps que les tout premiers moteurs de recherche comme AltaVista ou Yahoo (si ces noms vous disent quelque chose, vous avez sans doute connu l’ère des modems 😅). Depuis, les algorithmes ont bien grandi et se sont surtout complexifiés, posant les bases d’un jeu de règles structuré pour gagner en visibilité.
Heureusement, ces évolutions ont aussi permis d’affiner la pertinence des résultats pour les internautes. Aujourd’hui, pour briller sur Google, il ne suffit plus de répéter un mot-clé à l’infini. Il faut aussi prendre soin de la technique de votre site, de son contenu et de son autorité (oui, le nom de domaine aussi a sa réputation à défendre). En somme, une belle combinaison de stratégie, de régularité et de savoir-faire. Une recette qu’on pratique quotidiennement chez EKELA.
Découvrez notre article “Comment être visible sur Google gratuitement ?”
Les mutations du SEO, l’émergence de l’IA et l’arrivée du GEO
Comme le disait Antoine de Lavoisier, rien ne se perd, tout se transforme ! Le SEO est en pleine mutation, notamment avec l’essor des recherches dites “zero-click”. Une étude de SparkToro révèle qu’en 2024, près de 60 % des recherches sur Google se terminent sans clic, que ce soit sur mobile ou desktop. Cela inclut les recherches qui aboutissent à des réponses directes comme les featured snippets, les résultats enrichis…
Pourtant, Google reste la plateforme dominante : selon l’étude Eskimoz x Ipsos, 70 % des Français utilisent encore un moteur de recherche plusieurs fois par jour, toutes générations confondues. Même chez les 18-34 ans, cette habitude reste bien ancrée, malgré l’essor des IA génératives et des réseaux sociaux. Mais les comportements évoluent : 27 % des CSP+ utilisent déjà des IA génératives comme ChatGPT au moins une fois par semaine, et les jeunes générations multiplient les plateformes pour leurs recherches, YouTube, TikTok, Amazon, Instagram…
Le parcours n’est plus linéaire, il est global, éclaté, simultané. C’est ce que l’on appelle le Global Search : un écosystème où la recherche ne commence plus seulement sur Google, mais partout où une intention d’achat, d’information ou d’inspiration émerge.
Le Search ne meurt pas, mais se fragmente !
L’émergence de l’IA, c’est à voir comme un bonus, la petite chantilly sur nos fraises : un supplément de visibilité possible, à condition de savoir bien l’utiliser. Ce n’est pas là pour remplacer le SEO traditionnel, mais pour lui apporter un coup de boost supplémentaire, bienvenue dans l’ère du GEO !
Découvrez notre article sur “l’avenir du SEO”
Quelle est la différence entre le SEO et le GEO ?
Le SEO (search engine optimization) fait tout pour être bien vu. Le GEO, lui, a une obsession bien à lui… il ne veut pas juste être trouvé, il veut répondre directement !
En effet, là où le SEO optimise la présence dans les pages de résultats (SERP), le GEO vise non pas d’être seulement présent dans les résultats… mais d’être inclus directement dans les réponses produites par des IA génératives. Autrement dit, on passe d’un moteur de recherche à un moteur de réponse. Et ce glissement change la donne.
Le SEO repose historiquement sur trois piliers (désolée d’avance pour le “franglais”) :
- Crawlabilité : le contenu doit être techniquement accessible aux robots.
- Indexabilité : il doit pouvoir être stocké dans les bases du moteur.
- Rankabilité : il doit être pertinent et compétitif pour remonter dans les résultats.
Le GEO conserve ces fondamentaux… mais y ajoute un quatrième ingrédient essentiel : la “retrievabilité”.
Je ne parle pas ici d’un adorable golden retriever, mais plutôt du terme anglais “retrievability”. C’est-à-dire, la capacité d’un contenu à être retrouvé, compris et intégré par une IA dans une réponse générée en langage naturel. C’est la probabilité qu’un texte soit sélectionné comme source crédible lors de la formulation d’une réponse à une question utilisateur.
Ce qui change ? Les modèles de langage (LLM) ne se contentent pas de repérer des mots-clés. Ils interprètent les intentions, analysent le contexte, extraitent des faits, recoupent les sources et reformulent le tout pour produire une réponse cohérente. Un contenu aura donc d’autant plus de chances d’être retenu qu’il est clair, structuré, bien sourcé et riche sur le plan sémantique.
Comme l’explique le blog d’Hubspot :
« Contrairement aux moteurs de recherche traditionnels, le GEO n’est pas limité à la correspondance de mots-clés. L’utilisation de modèles de langage lors de l’ingestion des documents et de la génération de réponses permet une compréhension plus fine des contenus textuels et des requêtes. »
Dans ce contexte, le référencement ne consiste plus seulement à grimper dans les résultats, mais à devenir une référence digne d’être citée. Il ne s’agit plus d’une logique de position, mais d’une logique d’influence, m’voyez ?
Le GEO implique donc de produire un contenu :
- interprétable par les modèles d’IA (structure claire, style précis, terminologie maîtrisée) ;
- fiable, en s’appuyant sur des sources crédibles et une réputation solide ;
- riche sémantiquement, ancré dans un champ lexical bien défini.
Ce n’est plus uniquement une course à la visibilité : c’est une quête de pertinence durable, pour devenir une pièce du puzzle que les IA utiliseront pour informer le monde.
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ChatGPT quand il se nourrit de sources fiables et pertinentes :
Comment optimiser son contenu pour l’IA générative ? : techniques
Vous l’aurez compris, le contenu en ligne n’est plus simplement là pour être bien positionné : il doit être absorbé, interprété et réutilisé dans les réponses produites par ces modèles. Autrement dit, on n’écrit plus uniquement pour les moteurs de recherche… mais pour devenir une source crédible dans les réponses générées automatiquement. Alors, comment s’optimiser pour cette nouvelle réalité ?
D’abord, tout commence par la structure.
Les IA, tout comme les lecteurs humains, ont besoin de repères clairs : titres bien hiérarchisés (H1, H2…), paragraphes courts, listes, tableaux, définitions bien balisées. Un contenu bien structuré est un contenu qui se comprend et se réutilise facilement.
Le ton et le style jouent aussi un rôle central.
Les IA s’appuient sur des contenus informatifs, neutres et factuels, qui répondent à des questions précises. Il faut donc privilégier les formats type FAQ, “How-To”, guides pratiques… autant de contenus qui ont une chance d’être repris directement dans une réponse générée.
Mais encore faut-il que votre contenu soit indexable.
Trop de contenus pertinents restent invisibles pour les IA parce qu’ils sont protégés par un hard paywall (limite virtuelle), ou bloqués dans le fichier robots.txt. Pour exister dans le champ d’entraînement des modèles, votre contenu doit être accessible, hébergé sur un site crédible et reconnu, l’autorité du domaine jouant un rôle clé.
La régularité, la mise à jour des contenus et l’inclusion de sources fiables renforcent aussi leur pertinence.
Aujourd’hui, on ne cherche plus seulement à référencer, mais à être inclus. Les liens et backlinks traditionnels laissent peu à peu place aux mentions dans les conversations, les forums, les articles cités en contexte, les co-occurrences dans des contenus riches.
Le SEO devient un travail d’influence sémantique.
Penser sa stratégie de contenus et personas
Dès lors, il faut penser sa stratégie de contenu non plus uniquement autour de personas ou de mots-clés, mais à travers les intentions de recherche et les habitudes numériques réelles de son audience :
- Où passe-t-elle du temps ?
- Sur quels forums, quelles plateformes, quels podcasts ou communautés ?
- Quelles sources influencent ses opinions ?
- À quelles conversations voulons-nous être associés ?
C’est ici que le GEO (Generative Engine Optimization) rejoint et complète le SEO. Il ne s’agit plus seulement de répondre à une requête, mais de s’insérer dans des contextes, des récits, des environnements de confiance. Cela passe par des contenus ancrés dans des usages concrets : études de cas, témoignages, captures d’écran, petites histoires vécues… Loin des articles trop généralistes ou formatés.
Une stratégie pertinente pour cela consiste à miser sur les relations presse et les placements de contenus dans des publications sectorielles influentes. Créer des ponts entre votre marque et les sources crédibles du secteur, construire des pitchs solides, surveiller vos mentions : tout cela contribue à “entraîner” les IA à vous connaître et à vous intégrer.
Le brand marketing : podcast, reddit, forums, blogs, etc.
Le brand marketing revient donc en force. Il ne s’agit plus simplement d’informer, mais de faire rayonner une identité. Les requêtes génériques deviennen de plus en plus saturées ; les marques qui performent sont celles qui construisent un lien fort, direct, identifiable. La tonalité humaine et incarnée, l’humour, la sincérité font la différence. Ce sont ces contenus-là que l’on retient et que les IA apprennent à citer.
Techniquement, cela passe aussi par une optimisation par entités plutôt que par mots-clés. Il faut créer des grappes thématiques interconnectées, des pages d’autorité bien construites, et abandonner définitivement le bourrage de mots-clés. Intégrer des données structurées (Schema.org), des métadonnées cohérentes, des noms de fichiers clairs, des transcriptions… Tout cela facilite la compréhension des contenus par les machines.
Et surtout : il faut revoir les indicateurs de performance. On ne mesure plus seulement le trafic web ou les positions sur Google. Il faut surveiller le volume de recherche de marque, le trafic direct, les mentions dans les outils IA, les co-citations, les visiteurs récurrents.
L’enjeu n’est plus d’être vu… mais d’être reconnu.
La visibilité future passera par votre capacité à créer de la valeur dans des environnements variés : niche, généraliste, spécialisé, communautaire. Podcast, Reddit, forums, blogs, newsletters… L’utilisation stratégique de la co-occurrence, c’est-à-dire l’association naturelle de notre marque avec des termes ou sujets pertinents dans ces contextes, peut renforcer la pertinence et la visibilité de notre contenu. Il faut être là où les conversations vivent. Il faut influencer les contextes, pas seulement les résultats.
À activer dès maintenant :
- Se baser sur des vraies conversations (Reddit, Discord, X…)
- Parler comme une personne, pas comme une plaquette
- Créer du contenu utile : FAQ, témoignages, captures, cas concrets
- Optimiser pour des phrases naturelles, longues, spécifiques
- Construire une communauté via des voix humaines, micro-influenceurs
- Prioriser le trafic direct et la reconnaissance de marque
What else ?
Doit-on abandonner le SEO pour autant : le GEO va-t-il le remplacer ?
SEO ou GEO, telle est la question… enfin, pas vraiment. Plutôt qu’un duel à mort entre deux acronymes, c’est plutôt une belle histoire de cohabitation qui s’écrit.
Le SEO, fidèle compagnon des marques, continue de faire ce qu’il fait de mieux : aider les contenus à briller dans les résultats des moteurs de recherche comme Google. Il reste incontournable pour apparaître dans les fameuses « 10 premières positions » lorsqu’un internaute tape une requête.
Le GEO, lui, débarque avec une nouvelle ambition : séduire les humains… mais aussi les intelligences artificielles ! Son objectif ? Faire en sorte que le contenu soit repéré, compris, et intégré par des IA génératives telles que ChatGPT, Gemini ou Perplexity, afin d’apparaître directement dans leurs réponses.
Alors faut-il choisir son camp ? Pas du tout. Le GEO ne vient pas enterrer le SEO, il vient simplement ajouter une couche de stratégie supplémentaire. Un peu comme un filtre bonus sur une photo déjà bien cadrée. Les deux approches peuvent et doivent coexister. Le SEO assure la visibilité sur les moteurs de recherche traditionnels, tandis que le GEO prépare le terrain pour une visibilité dans les moteurs conversationnels de demain.
Autrement dit : ce n’est pas une révolution qui efface le passé, mais une évolution qui pousse à aller plus loin au niveau des moteurs de recherche. Seul le temps nous dira quelle posture adopter pour peser ces deux pratiques dans la balance.
Merci à Karine Abbou, qui m’a inspiré lors de l’AI Scope de Semji pour rédiger cet article.